Après le déluge apocalyptique de jeudi, place à la reddition de comptes. Seize morts, suite à une inondation, c’est deuxième fois qu’on assiste à un tel drame après celui d’août 2013. En ce mois sacré de ramadan, si certains pensent qu’il faudrait y voir un signe de Dieu, d’autres estiment que la fatalité n’y est pour rien.
Comment rendre justice aux victimes de la cupidité des élus et de l’insouciance des autorités en charge des normes d’urbanisme ? Puisque le président IBK lui-même a dit que « nous sommes tous coupables », faut-il classer le dossier sans suite ou situer les responsabilités individuelles et collectives ? Qui est coupable ? Qui doit payer ?
La question suscite débats sur les réseaux sociaux. C’est le sujet de votre Facebookan de ce lundi 20 mai 2019.
Abdoul Karim Doumbia : Quand l’État empêche les gens d’occuper le lit des cours d’eau, on crie à l’injustice ; quand il les laisse faire, on crie à l’impuissance.
Babemba Touramakansi : Rien n’empêche l’État de le faire sinon, l’action est «juste» et va jusqu’au bout. Il ne faut pas empêcher certains et laisser d’autres. Il faut aussi que les puissants arrêtent de construire là où des pauvres protestent à cause du risque d’inondation. Tu as vu la résistance des populations contre la construction de la maison de Bakary Togola ? Il l’a construite pourtant. Et l’autre jour, à la télé, il se plaignait que l’eau a tout emporté chez lui. Que l’État déloge tous ! Pour le cas du fleuve, qu’il aille jusqu’au bout sans épargner personne. Nous allons tous applaudir l’État.
Diawara Mahamadou : les responsables sont connus, les mairies ont délivré des permis d’occuper dans des zones inondables en connaissance de cause. Puisque les morcellements des parcelles à usages d’habitation ont été faits par leurs géomètres experts. Ces morcellements ont été approuvés et validés par des gens. Ce sont eux qui sont responsables.
Sambou Sissoko : mon cher aîné, dans ce cas, les Maires qui ont fait cela sont pires que Iyad Aghaly et Amadou Kouffa.
Diawara Mahamadou : en tous cas, ils sont tous des assassins. Dans le cadre de l’action publique, le procureur doit diligenter une enquête pour situer les responsabilités.
Birama Dabo : Les vrais coupables sont les occupants de ces zones inhabitables.» ka kalaye k’i gne trou ala.»
Cheickné Coulibaly : N’YINTI SAN BAKA NI A FERE BAKA BÊ B’A DON KO WO B’A LA (Et le vendeur et l’acheteur de la passoire à vapeur savent tous qu’il contient des trous).
Aboubacar Souleymane Diarra : pour homicide involontaire suivant l’article 203 du Code pénal malien : «L’homicide involontaire commis ou causé par maladresse, négligence, inattention ou inobservation des règlements, sera puni d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 50 000 à 500 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement».
Cheickné Coulibaly : Il s’agit là d’engager la responsabilité pénale d’un (des) agent public ou même de l’État. Dans ce cas d’espèce, la mise en application de l’article 203 du CPM est-elle valable ?
Ousmane Dao : Oui, mais je doute que ce dossier aboutisse dans la situation générale et actuelle du pays. En tous les cas, le coup vaut la peine d’être tenté. Les cabinets d’assistance juridique pourront mieux inspirer dans ce sens.
Aly Keïta : en attendant, l’État doit reloger tous les sinistrés et IBK doit suspendre le salaire de tous les ministres (y compris du PM lui-même) de tous les faux conseillers de la présidence, de primature et des ministères, des directeurs nationaux et régionaux de l’urbanisme et de la construction et les 500 millions de l’opposition pour venir en aide à ces pauvres populations. Tous les maires et agents impliqués dans les affaires de terrain à Bamako doivent payer.